Oleg Petrov : comme il y a 12 ans

Une douzaine d'années plus tard, Oleg Petrov est toujours sous le charme du Canadien et de la Ville de Montréal. (Getty)
Une douzaine d'années plus tard, Oleg Petrov est toujours sous le charme du CH et de la Ville de Montréal.

L’instant d’une entrevue, c’était à se demander si nous n’étions pas encore en 2003. Dans l’étroit couloir du Complexe sportif Guimond, à Laval, Oleg Petrov n’avait rien perdu de ces caractéristiques qui en ont fait l’un des favoris de la foule du Centre Molson, au début des années 2000. Même grandeur, même physique peu imposant et mêmes expressions faciales typiques aux Russes. Entrevue de fond avec un ex-attaquant qui a rapidement fait de Montréal sa ville d’adoption.

 

Simon Bédard - @simonbedard17

 

Il n’a joué que 385 parties (séries incluses) avec le Canadien, la dernière remontant à 2003. Mais pour Oleg Petrov, ce séjour avec le CH représente bien plus qu’un simple passage de quelques saisons dans la Mecque du hockey.

 

Ça représente d’abord et avant tout l’expérience d’une vie, un moment charnière qui lui permettra de faire connaissance avec celle qui deviendra éventuellement sa femme. Ça représente aussi ce coup de foudre pour Montréal et ses environs, qu’il qualifie toujours, près de 12 ans plus tard, de ville d’adoption. « J’ai passé la majeure partie de ma carrière ici et j’adore cette ville, confie-t-il à Hockey Le Magazine. Ma femme est originaire du West Island et je l’ai rencontrée ici. Nous nous sommes mariés il y a quelque temps et Montréal est rapidement devenue ma deuxième maison.

 

« Pour moi, le CH a été mon seul club dans la LNH, ajoute celui qui a pourtant disputé 17 matchs avec les Predators, en 2002-2003. J’aurais aimé que ça dure un peu plus longtemps, mais j’ai disputé les meilleures années de ma carrière ici et c’est pourquoi ça représente un endroit spécial à mes yeux. Chaque moment vécu au sein de ce club a été unique. Jouer devant ces partisans a été inoubliable. Il n’y a rien comme le fait de représenter cette organisation. »

 

Le lien qu’il a tissé avec la communauté québécoise est spécial. Très spécial. En un beau vendredi avant-midi de novembre, Petrov est au Complexe sportif Guimond pour participer à une activité bénéficie organisée par la Fondation d’Alex Kovalev. Il tenait mordicus à répondre présent et à redonner aux enfants dans le besoin. « C’est une cause importante à mes yeux, raconte-t-il vêtu de ses vieilles culottes aux couleurs tricolores. J’essaie de supporter pareils organismes autant que possible. C’est important de redonner à la communauté et j’aime bien participer à plusieurs évènements du genre. Je suis impliqué dans plusieurs causes et ça me fait plaisir de donner au suivant, peu importe la façon. »

 

Tout au long de son passage à Laval, il prendra le temps de signer des autographes et de prendre des photos avec les amateurs, en plus de jouer un match de hockey amical avec Kovy et quelques chanceux. Celui qui était l’une des têtes d’affiche d’un Canadien qui ne semblait aller nulle part, au début des années 2000, a encore la cote auprès des fans. « C’est toujours spécial de voir ça, reconnaît le numéro 14. Je me rends compte que les gens se souviennent encore de moi et de ce que j’ai pu accomplir avec cette équipe. C’est toujours spécial de réaliser que les fans se rappellent de toi et de ton nom. »

 

Pourtant, les Montréalais auraient bien pu l’oublier facilement avec les années. Non pas qu’il n’ait pas rendu de précieux services au CH, mais plutôt dû au fait qu’il ait passé la majeure partie de sa carrière en Europe, avant et après son passage dans la métropole. Ce n’est qu’en 2012-2013, à l’âge de 42 ans, qu’il a décidé de mettre un terme à une brillante carrière, après un passage de cinq ans dans la KHL. « Tu ne penses jamais à ton âge lorsque tu joues au hockey, indique le petit ailier de 5 pi 9 po et 172 lb. Ton mindset, c’est juste de continuer à jouer une autre saison de plus. Tu aimes le hockey plus que tout, tu veux continuer à jouer autant que possible, mais des fois, ton corps te fait comprendre qu’il ne suit plus comme avant. Je suis chanceux d’avoir pu jouer jusqu’à 42 ans. J’en suis reconnaissant et ç’a été de belles années. »

 

 

L’après-carrière de Petrov

 

Depuis ce temps, Petrov en profite pour rattraper le temps perdu avec sa famille. À ses yeux, la famille est ce qu’il y a de plus important. À preuve, il a même mis prématurément un terme à une carrière d’entraîneur dans le but de ne pas trop s’éloigner de ses proches. « C’est difficile, c’est certain, concède celui qui a conclu sa carrière avec 187 points (72-115) en 382 matchs dans le circuit Bettman. Tu t’ennuies de la game, c’est évident. Reste qu’il y a d’autres choses encore plus importantes dans la vie, comme ma famille et mes enfants. J’essaie de passer le plus de temps possible avec eux et ça m’aide à faire la transition. Le coaching, ç’a été difficile car j’ai dû retourner en Russie. J’avais l’opportunité de diriger là-bas, mais ce n’était pas l’idéal pour ma famille, qui était à Montréal. J’ai donc décidé de m’impliquer dans l’immobilier. Je bâtis des maisons et des condos. Ce n’est pas quelque chose de très gros, mais ça m’aide à rester occupé. »

 

Pour se tenir occupé, le choix de sixième tour (127e au total) du Tricolore en 1991 suit également les activités du CH aussi souvent que possible. « Je n’assiste pas aux matchs régulièrement, mais j’essaie de regarder le plus de matchs possibles à la télévision, explique Petrov. Je me réjouis des succès que l’équipe connaît depuis quelque temps et du travail accompli par Michel Therrien et ses adjoints derrière le banc. C’est le fun de voir que le CH appartient maintenant aux meilleurs clubs de la ligue, comme ça devrait être le cas chaque année. »

 

Peu de visages lui sont familiers dans l’édition actuelle du Canadien, sauf peut-être celui de son compatriote Andrei Markov (repêché en 1998) et de Therrien, qu’il l’a dirigé au cours de son séjour à Montréal. Un entraîneur qu’il tient en très haute estime. « Nous avions une bonne chimie ensemble, se souvient-il. Michel a été le meilleur coach que j’ai eu au cours de ma carrière. Il m’a beaucoup aidé à mes débuts à Montréal et explique en grande partie les succès que j’ai pu connaître ici. Il m’a aidé à m’établir comme un bon joueur dans le circuit et je lui en serai reconnaissant pour le reste de mes jours. Il a fait un bon travail et c’est un vrai passionné qui adore énormément ce sport. »

 

Petrov promet de s’impliquer de plus en plus dans l’entourage de son ancienne équipe. Pas encore au point de se joindre à l’organisation, mais du moins en prenant part à quelques activités caritatives dans le but de représenter le Bleu-Blanc-Rouge. « Je n’ai pas encore songé à joindre l’organisation, mais pour l’instant, je fais de la promotion pour le Canadien, mentionne-t-il. Je joue quelques matchs d’anciens ici et là et je représenterai l’équipe à la Classique hivernale, le 31 décembre, à Boston. C’est ce que je fais sur le plan implication pour le moment, rien de plus. Rien n’a été pris en considération jusqu’ici, mais peut-être que ça pourrait survenir éventuellement. »

 

Pressé dans le temps en raison du match amical qui devra débuter au cours des prochaines minutes, c’est tout le temps qu’Oleg Petrov pourra consacrer à HLM. Ses réponses auront été courtes, concises et honnêtes, digne d’un homme épanoui et généreux de son temps. Un comportement à des années-lumière de ce à quoi il nous avait habitué à son arrivée à Montréal. « C’est certain que j’ai changé, conclut-il en souriant. Je suis arrivé à Montréal à 21 ans. Chaque personne change et évolue entre 21 et 44 ans. Au fil du temps, j’estime avoir maturé et acquis de l’expérience dans toutes les sphères de la vie. C’est le développement typique de tout jeune joueur qui arrive dans la LNH à un si jeune âge. Je suis assurément une personne différente aujourd’hui d’il y a 20 ans. »

 

Différente, peut-être, mais tout aussi attachée à Montréal et au Canadien…

 

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