Blogue Jasmin Leroux | Mario Cecchini : agent d’avancement, de proximité et de changement pour la LHJMQ

En mars dernier, le départ du commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) des 37 dernières années, Gilles Courteau, a été précipité pour son bien-être et celui des membres de sa famille en raison des circonstances que l’on connaît tous. Prévue initialement pour 2024, la passation du flambeau a donc dû être devancée. Entré en fonction en mai dernier, Mario Cecchini se dit prêt pour le défi qui se dresse devant lui, soit celui de succéder à l’un des personnages les plus forts, si ce n’est pas le plus fort, de l’histoire du hockey junior au Québec. Entretien.

Jasmin Leroux | Hockey Le Magazine

Collaboration spéciale

Plongée au cœur d’une controverse liée à des initiations dégradantes qui auraient été tenues pendant plusieurs années, la LHJMQ a défrayé les manchettes cet hiver, et malheureusement pas pour de bonnes raisons. Sans balayer sous le tapis ces histoires qui sont des plus préoccupantes, le nouveau commissaire du circuit s’est réjoui de voir le hockey revenir à l’avant-plan pour la fin de la saison 2022-2023.

« Nous avons battu des records d’assistances pendant les séries. On a vu qu’en finale, avec deux gros marchés qui y ont participé, l’intérêt était à son maximum. Les cotes d’écoute au Réseau des Sports [RDS] et les chiffres des assistances au Centre Vidéotron, de même qu’au Scotiabank Centre l’ont démontré. Je n’ai pas le recul nécessaire pour comparer ces séries 2023 à d’autres, car ce sont les premières que je vis dans mon nouveau rôle, mais c’est certain qu’on est heureux de tout ce qui arrive », mentionne Mario Cecchini, qui a notamment agi comme président des Alouettes de Montréal dans la Ligue canadienne de football.

Entré en fonction au début de la finale, M. Cecchini a été à même de se plonger dans le vif du sujet. Présent dans les arénas, il a aussi déjà amorcé un tour d’horizon des effectifs administratifs.

« On mène une tournée de rencontres avec les employés, l’exécutif de la ligue et avec les gens de la Ligue canadienne de hockey. Cet été, j’ai à cœur de rencontrer chacune des 18 équipes de la LHJMQ, si possible en personne », dit-il.

Occupé avec les Alouettes de Montréal jusqu’au 6 avril dernier, M. Cecchini s’est ensuite alloué quelques semaines de repos avant de se plonger dans cette nouvelle aventure au début du mois de mai. Le commissaire adjoint, Martin Lavallée, était aux commandes du circuit depuis le départ de Gilles Courteau, en mars dernier.

Le travail du prédécesseur souligné

Ce serait un euphémisme de mentionner à quel point la LHJMQ a grandi sous le commissariat de Gilles Courteau.

« Quand on remplace quelqu’un qui a été en poste depuis 37 ans, même si ça se fait sans aucune controverse externe, c’est un gros défi. Avec le contexte actuel, ça l’est aussi, bien sûr. La poussière retombe maintenant, et il faut regarder l’ensemble de l’œuvre accomplie par M. Courteau. Chaque personne vise à faire encore mieux et prend conscience de ce qui a été reproché au circuit, mais M. Courteau a accompli beaucoup », louange-t-il.

À court terme, la LHJMQ annoncera, avant le début de la prochaine saison, la nouvelle règlementation pour limiter davantage les bagarres, qui étaient déjà à des taux historiquement bas au cours des dernières saisons.

Les sanctions seront évidemment encore plus dissuasives. On parle également de l’arrivée d’un « code du vestiaire » pour aider à l’encadrement des joueurs, un dossier qui avait déjà été pris en main au cours des dernières années et qui doit être clarifié et balisé différemment, souligne Cecchini.

« J’ai déjà rencontré Mme Isabelle Charest, ministre provinciale, d’ailleurs. Elle s’implique déjà dans les dossiers qui concernent l’encadrement des joueurs et les bagarres. »

Appelé à définir, selon lui, le rôle du commissaire d’une ligue comme la LHJMQ en 2023, M. Cecchini s’éloigne d’une définition qui concernerait strictement le hockey pour s’approcher de termes liés à l’encadrement.

« Je vois mon rôle comme celui d’un agent d’avancement. Comme un gardien d’une intégrité dans le circuit, tant sur la glace qu’au niveau éthique. Je me vois aussi comme un agent de proximité, qui connaît les gens qui composent le circuit, mais aussi, bien sûr, les joueurs. Je veux aussi définir des standards de qualité liés aux résultats académiques. Être un agent de changement pour protéger la réputation de la ligue. »

Rêver plus grand et plus loin pour la suite

Lorsqu’on rencontrait Gilles Courteau lors des derniers mois de son mandat, il mentionnait que deux des réussites qui le rendaient le plus fier étaient les bourses d’études académiques et l’encadrement scolaire grandement amélioré, de même que l’expansion de la LHJMQ dans les Maritimes. Nous nous sommes risqués à demander à M. Cecchini s’il rêvait de certains grands projets, lui aussi, pour son mandat.

« C’est une bonne question… Je sais que je veux continuer à travailler sur l’encadrement scolaire. On ne sera jamais rendus au point de dire qu’on est au bout du chemin à ce sujet et il y aura toujours de la place pour s’améliorer. Sinon, je veux faire progresser la ligue au niveau de ses revenus, travailler avec un possible représentant commercial qui agirait pour la ligue. La diffusion des matchs à la télé fera partie des sujets dans les prochaines années. Si j’avais un rêve, ce serait que la ligue soit une référence sur tout. Une référence en termes de hockey, d’encadrement des joueurs et de qualité de nos équipes. Continuer d’être une ligue de premier plan pour le développement des hockeyeurs de 16 à 20 ans, de même que de ces jeunes adultes. La très vaste majorité des joueurs qui ont joué dans notre ligue depuis plus de 50 ans en ont gardé de très bons souvenirs et on veut que ça continue d’être le cas », termine-t-il.

Qu’à cela ne tienne, Mario Cecchini semble prêt pour un défi professionnel presque unique : il occupe l’un des trois postes du genre au Canada, soit celui de commissaire d’une ligue de hockey junior.

LES COMMISSAIRES DANS L’HISTOIRE DE LA LHJMQ