Blogue Jasmin Leroux | Préparation physique estivale : quand été ne rime pas du tout avec repos !

Alors que les mois de mai et juin sont habituellement synonymes de repos pour la plupart des joueurs de hockey professionnels et amateurs, c’est tout le contraire pour les préparateurs physiques comme Stéphane Dubé, qui effectue ce travail depuis des dizaines d’années et qui est une sommité en matière d’entraînement dans le monde du hockey.
Jasmin Leroux | Hockey Le Magazine
Collaboration spéciale
« Je suis privilégié de faire ce que je fais depuis tellement d’années. Les jeunes m’accordent leur confiance en ce qui concerne leur entraînement et j’essaie de les accompagner du mieux que je le peux afin qu’ils progressent », affirme d’entrée de jeu Stéphane Dubé, bien connu dans le monde du hockey pour avoir notamment travaillé avec le Canadien et les Penguins lors des débuts de Sidney Crosby.
Maintenant à temps plein au Centre Performe Plus de Boisbriand à aider des jeunes en sports-études et les joueurs des programmes de hockey élite de la couronne nord de Montréal, comme l’Armada de Blainville-Boisbriand, Dubé est aussi reconnu pour l’entraînement estival avec les joueurs professionnels qu’il connaît, pour la plupart, depuis longtemps.
Au cours de la saison, les joueurs professionnels sont soumis à des horaires pour le moins atypiques, bien souvent extrêmement chargés physiquement, si bien que lorsqu’ils arrivent à la saison estivale, il y a tout un amalgame de facteurs à prendre en compte pour optimiser l’été de chacun d’entre eux.
« La première des choses, c’est qu’il faut s’asseoir avec le joueur qui revient de sa saison. On parle avec lui du déroulement de son année et on échange sur ce qui pourrait être amélioré au niveau de l’entraînement. On garde contact avec les joueurs pros tout au long de la saison et lorsqu’on les revoit en présentiel au mois de mai ou juin, ça ne fait pas neuf mois qu’on ne leur a pas parlé. On est en contact constant avec eux pendant la saison », explique-t-il.
L’Importance de faire le vide autant physiquement que mentalement
Accompagné de ses acolytes et de son copropriétaire, Stefano Lanni, Dubé s’assure également d’offrir du temps de repos aux joueurs et insiste beaucoup sur cette partie importante du travail de préparateur physique.
« Oui, on veut pousser les joueurs à se dépasser pendant l’été, car pendant l’hiver, ils ne peuvent pas nécessairement s’entraîner énormément en gymnase avec le rythme élevé des matchs. Mais avant de penser à l’entraînement estival, on les amène surtout à se reposer quand la saison se termine. Chaque joueur a une situation particulière, mais généralement, on recommande trois semaines de repos à la fin de la saison avant de se lancer dans l’entraînement en gymnase. C’est important pour le joueur de faire une coupure physiquement, mais aussi mentalement. Ça fait du bien de décrocher un peu avant de s’attaquer à la nouvelle saison. Les joueurs sont bien plus prêts à progresser lorsqu’ils sont reposés. »
Au quotidien, on doit apprendre à gérer chaque individu individuellement. D’un côté, on peut avoir un joueur de niveau midget qui passera au junior en août. Certains se préparent pour leur premier camp professionnel avec des hommes ou à partir en Europe. Pour d’autres, ils peuvent avoir à gérer des camps de perfectionnement professionnels ou des camps de développements de Hockey Canada.
Une relation de confiance
Pour la plupart des préparateurs physiques comme Stéphane Dubé, le lien de confiance qu’ils bâtissent avec les joueurs est à ce point important qu’ils deviennent rapidement des coachs de vie et même comme des psychologues. Après tout, on parle ici de joueurs qu’ils prennent généralement sous leur aile en bas âge et qu’ils côtoient jusqu’à leur passage chez les professionnels.
« Nous avons les joueurs sous notre supervision pendant de nombreuses années. Oui, je suis avec des joueurs professionnels qui jouent maintenant dans la Ligue nationale, mais ce sont rarement des joueurs que je viens de connaître. La plupart du temps, ce sont des jeunes que j’ai vu grandir depuis l’âge de 13 ou 14 ans. C’est un lien qui se bâtit et une relation de confiance. Pour moi, coacher, ça va bien au-delà de prescrire des exercices. Ce sont des êtres humains et il faut les comprendre. La relation de confiance se bâtit et année après année, on peut être à la fois un coach, et un coach de vie, etc. Nous portons plusieurs chapeaux. La relation de confiance que nous avons avec eux est la base du succès que nous aurons ensemble par la suite », conclut-il.