Blogue Pierre Gervais | Une belle complicité avec plusieurs choix de premier tour

Il y a quelques jours, le Canadien a ajouté un autre choix de première ronde, le défenseur David Reinbacher, voué à un brillant avenir dans son pipeline. Un joueur qui arrivera dans la métropole avec des attentes élevées fondées en lui et qui tentera de devenir un élément important du futur de l’organisation. Au cours de mon séjour avec le Canadien, j’ai créé plusieurs amitiés, certaines encore plus spéciales que d’autres. En lien avec le repêchage, j’ai décidé de vous présenter quatre choix de première ronde qui, pour une raison ou une autre, m’ont agréablement marqué. Les voici.
Pierre Gervais | Hockey Le Magazine
Collaboration spéciale
CAREY PRICE | Gardien de but
Choix de premier tour (cinquième au total) en 2005
Carey est probablement celui qui est demeuré avec l’équipe le plus longtemps pendant mon séjour. Je l’ai vu grandir entre son arrivée, en 2007, et son départ, en 2022. J’ai pu développer avec lui une belle amitié.
Il a toujours été quelqu’un de très posé. Il vient de la nature et il a été élevé dans la nature. La pêche, le bois et la forêt, ce sont des choses que nous avions en commun. J’ai toujours été un fervent de ça et on a beaucoup connecté grâce à ça.
Comme moi, il arrivait au complexe d’entraînement de bonne heure pour s’entraîner et faire ses étirements. Ça nous permettait de pouvoir jaser tranquillement avant l’arrivée de la meute ! On parlait rarement de hockey. Ça pouvait arriver, à l’occasion, qu’on parlait de son équipement, mais encore là, il avait tendance à s’en occuper lui-même ou avec Patrick Langlois, un ancien gardien. On préférait parler de nature, de pêche, de famille, des enfants et de toutes ces petites choses.
Carey était quelqu’un de posé, intelligent et d’agréable compagnie. Je sais que de l’extérieur les gens lui reprochaient certaines choses, mais il était un homme super génial !
SAKU KOIVU | Centre
Choix de premier tour (21e au total) en 1993
Après sa sélection au repêchage, Saku était le premier joueur qu’on m’avait demandé d’aller cueillir à l’aéroport. Dès le début, il y a eu un bonding spécial entre nous. On était allés manger du McDo et j’étais allé le reconduire à l’hôtel. Je ne voulais pas qu’il soit trop déstabilisé pour sa première entrée au Forum. Il a toujours eu la droiture finlandaise en lui. Il était prêt à l’heure et il posait toujours un paquet de questions. Il avait les yeux ronds et brillants et tu voyais qu’il était content d’être là !
Malheureusement, dans un sens, sa bataille contre le cancer nous a rapproché encore plus. Lors de son hospitalisation, je faisais d’ailleurs partie, avec sa famille proche et mon adjoint de l’époque, Bobby Boulanger, d’une liste restreinte de personnes autorisées à lui rendre visite. J’y étais allé une fois rapidement, mais je ne me sentais pas à ma place.
Quand je m’étais séparé, il m’avait laissé son penthouse à Montréal pendant tout l’été jusqu’au début du camp d’entraînement. Ç’avait été un superbe geste de sa part. J’étais loin d’être à la rue, mais il nous offrait quand même une certaine stabilité à mes jeunes enfants et à moi pendant quelques mois.
Il aura marqué ma vie, tout comme celle d’une génération de partisans !
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COLE CAUFIELD | Ailier droit
Choix de premier tour (15e au total) en 2019
J’ai connu Cole brièvement, mais il était agréable à côtoyer. Il avait beaucoup d’énergie et il était tout le temps de bonne humeur. C’est quelqu’un de plus extraverti que la moyenne, mais qui provient d’une bonne famille du Wisconsin : tout ce qu’il y a de plus normal, quoi !
Il n’est pas arrivé à Montréal en criant ‘C’est moi le roi !’ Son succès et sa joie de vivre sont contagieux. L’histoire de Rafaël Harvey-Pinard me fait beaucoup penser à la sienne, d’ailleurs : ce sont des gars qui vivent un rêve et qui ne s’en cachent pas. Ils le vivent pleinement et ils sont impressionnés.
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MIKE KOMISAREK | Défenseur
Choix de premier tour (septième au total) en 2001
Mike était un méchant bon kid et toute une pièce d’homme ! J’ai toujours aimé les gars terre-à-terre, affables et sérieux, comme il l’était. C’est d’ailleurs pourquoi les gens voyaient beaucoup de qualités de leadership en lui. La suite de sa carrière ne s’est pas déroulée comme plusieurs l’avaient anticipé et honnêtement, il m’est encore difficile d’expliquer pourquoi. Le Canadien n’avait pas voulu retenir ses services au terme de la saison 2008-2009 et il avait déçu avec les Maple Leafs par la suite. C’est là qu’on réalise que le repêchage est loin d’être une science exacte. Il y a des joueurs qui plafonnent rapidement, alors que d’autres continuent à se développer sans que l’on s’y en attende.
ÉTÉ D’UN GÉRANT DE L’ÉQUIPEMENT : LA FOLIE D’APRÈS-REPÊCHAGE !
Le repêchage, ça ne touche pas directement les préposés à l’équipement. C’est plus lors des journées suivantes qu’ils entrent en ligne de compte. À chaque été, il y a un camp de développement estival qui a lieu au Complexe sportif Bell de Brossard, dans le cas du Canadien, et qui requiert de la préparation.
La première étape était d’être en communication avec la personne qui s’occupait de la broderie des chandails. Il fallait trouver le numéro des joueurs, c’est bien sûr, mais aussi les chandails des bonnes grandeurs. Il fallait que tout soit prêt le lendemain ou le surlendemain, maximum ! On devait aussi s’occuper des plaquettes de nom pour identifier les casiers dans les vestiaires.
Peu importe leur domaine, toutes les personnes concernées devaient se mettre à l’œuvre rapidement. Il fallait regarder des photos des joueurs dans les rangs juniors ou universitaires, par exemple, pour voir quel était leur numéro, l’équipement qu’ils portaient et ainsi de suite.
On n’était pas sollicités avant ou pendant le repêchage, mais bien après ! C’est pratiquement devenu un emploi 12 mois par année et c’est ce que je commençais à trouver difficile vers la fin de ma carrière. À l’époque, lorsque la saison se terminait, tout le monde se revoyait seulement au début du prochain camp.