Blogue Pierre Houde | Maintenant ou jamais pour les Bruins ?

Il serait complètement insensé, pour ne pas dire ridicule, de parier contre les Bruins pour remporter la coupe Stanley en juin prochain, à moins que des blessures ne viennent foudroyer l’équipe d’ici là. Leur rythme infernal de la saison régulière n’a jamais ralenti et il n’y a aucune indication d’un fléchissement en séries éliminatoires! Mais une question légitime demeure: est-ce déjà leur dernière opportunité de conquête avant une longue période de mutation?

 

Pierre Houde | RDS

Collaboration spéciale

 

Le trophée Vézina à Linus Ullmark, le trophée Jennings à ce même Ullmark et à son partenaire, Jeremy Swayman, le trophée Selke à Patrice Bergeron, le trophée Jack-Adams à Jim Montgomery, peut-être même aussi le trophée Masterton à David Krejci pour son remarquable retour dans la Ligue nationale, et possiblement le trophée Jim-Gregory à Don Sweeney. Bref, les Bruins pourraient très bien rafler plusieurs honneurs individuels, en plus de prétendre à la coupe Stanley pour la septième fois de leur histoire à l’issue de cette saison 2022-2023 exceptionnelle ! Et tiens, s’il existait un trophée pour la meilleure équipe de la ligue sur les plans de l’unité et de la qualité d’exécution, au-delà du classement, je leur concéderais aussi cet honneur, devant les Hurricanes.

Bien sûr, le chemin ne sera pas facile. En fait, il sera tout simplement éreintant vu la qualité et la composition des équipes de l’Association Est. L’équipe qui atteindra la finale sera usée, mais les Bruins ont de la profondeur et n’ont pas leurs pareils pour eux-mêmes user leurs adversaires. Les acquisitions de Dmitry Orlov, gagnant d’une coupe Stanley avec les Capitals, et de Garnet Hathaway ont ajouté, dans des dimensions différentes, des pièces importantes à l’échiquier des Bruins. Orlov s’est rapidement imposé comme un rouage déterminant à la ligne bleue, et Hathaway a déjà fait reculer ou hésiter plus d’un adversaire le long des rampes.

Honnêtement, outre la pression énorme qui repose immanquablement sur les épaules des équipes dominantes comme les Bruins cette saison, surtout au premier tour des séries éliminatoires, la porte leur est grande ouverte !

 

ET L’AN PROCHAIN, MAINTENANT?

Dès l’automne prochain, cependant, le portrait pourrait changer pour les Bruins. Peut-être même drastiquement !

Si Don Sweeney a mené à bien, avant que la saison ne se termine, la reconduction du contrat de David Pastrnak jusqu’en 2027, si les contrats de Brad Marchand, Taylor Hall, Pavel Zacha, Charlie Coyle, Charlie McAvoy, Hampus Lindholm, Brandon Carlo et de Linus Ullmark sont encore valides à plus ou moins long terme, le directeur général doit absolument regarder comment gérer les choses autour de cet excellent noyau pour non seulement garder le cap, mais aussi assurer l’avenir de la concession. À eux neuf, ces joueurs commanderont un salaire global de plus de 56 millions $ la saison prochaine. En y ajoutant les ententes, encore valides pour un an, de Matt Grzelcyk, Derek Forbort et de Jake DeBrusk, le total frôlera 67 millions $ pour ces 11 joueurs... avec un plafond salarial établi à 83,5 millions $ !

En faisant ce petit exercice très simple, on voit facilement où peut se situer le premier cauchemar du DG : la ligne du centre ! Patrice Bergeron a accepté une entente à rabais pour revenir avec les Bruins cette saison, un geste noble de sa part qui pourrait lui valoir le bonheur d’une deuxième coupe Stanley. Mais gagne ou perd, voudra-t-il revenir la saison prochaine ? À rabais encore ? La même question se pose pour David Krejci. Son désir de revenir dans la ligue l’aura aussi poussé à signer à rabais pour cette saison, une situation qui faisait l’affaire des deux parties. Mais qu’en sera-t-il en 2023-2024 ? Plus important encore, même s’ils souhaitent tous deux poursuivre leur carrière à Boston, quel genre d’offre Don Sweeney pourra-t-il leur présenter ?

Car en plus de ces deux premiers centres, le DG doit aussi composer avec l’autonomie complète de Dmitry Orlov, Clifton Connor, Garnet Hathaway, Stefan Nosek, Tyler Bertuzzi, Nick Foligno et l’autonomie restreinte de son excellent jeune gardien, Jeremy Swayman. Outre Orlov et Swayman, plusieurs de ces joueurs sont remplaçables, j’en conviens, mais encore faudra-t-il en dénicher à moindres coûts.

 

L’ÂGE ET LA RELÈVE

À plus long terme, un autre problème sérieux guette les Bruins : l’âge des joueurs de premier plan ! Outre Bergeron et Krejci, âgés de 37 et 36 ans respectivement, on retrouve notamment Brad Marchand, à 34 ans, ainsi que Taylor Hall, Charlie Coyle et Derek Forbort, à 31 ans.

Et la relève, dans tout ça ? Disons qu’un coup d’œil rapide dans l’organisation des Bruins ne nous permet pas de trouver, présentement, ceux qui remplaceront ceux qui partiront bientôt. Et au moment actuel, ils ne repêcheront qu’au 96e rang de l’encan 2023 en vertu de leurs récentes transactions. Voilà qui ajoute au problème, c’est le moins qu’on puisse dire !

Le fameux cliché calqué de l’anglais, la fenêtre d’opportunité, s’applique donc plus que jamais aux Bruins présentement. Aux joueurs et au personnel d’entraîneurs d’en profiter au maximum et de valider entièrement cette saison régulière mémorable. Ce serait aussi une occasion parfaite de valider, dès maintenant, le travail remarquable de Don Sweeney. Car dès la saison prochaine et pour plusieurs autres, ça pourrait être carrément impossible !

 

ILS POURRAIENT DEVENIR LIBRES COMME L’AIR CET ÉTÉ

 

UN NOYAU DE JOUEURS ÂGÉ À BOSTON

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